Blog
La gestion des écrans ? une question qui interroge souvent les parents

Aujourd’hui, on entend beaucoup parler d’un effet négatif des écrans sur l’enfant, sur son développement cognitif et intellectuel. La société qui nous entoure porte aussi un jugement de valeur sur cette question des écrans. J’espère que cet article vous permettra d’y voir plus clair. Que dit vraiment la recherche sur cette thématique ? Dans la plupart des études, le terme « écrans » est très large, il comprend à la fois la télévision, le smartphone, la tablette et l’ordinateur. Le « temps d’exposition aux écrans » est donc le temps cumulé, passé devant tous ces écrans.
1. Que disent les recherches au sujet des écrans ?
1.1 Après l’âge de 5 ans :
Les recherches sur le sujet portent surtout sur l’enfant avant 5 ans.
Après cet âge, on sait surtout qu’une utilisation des écrans le soir va impacter la quantité et la qualité du sommeil. Et comme le sommeil est très important pour la mémorisation et les apprentissages, par ricochet, l’usage des écrans le soir a un impact négatif sur les apprentissages.
1.2 Avant 5 ans :
Les recherches scientifiques montrent que les enfants qui passent beaucoup de temps sur les écrans ont des performances cognitives et un langage plus faible que ceux qui y passent moins de temps.
L’étude de Madigan et ses collaborateurs a été effectué sur 2 441 enfants avec un suivi allant de 2 ans à 5 ans. Les résultats montrent qu’une augmentation du temps d’exposition aux écrans à 2 ans est associée à des performances cognitives plus faibles à 3 ans.
On retrouve les mêmes résultats si on mesure le temps d’écran à 3 ans et les performances à 5 ans. Il semble donc bien y avoir un lien de causalité, puisque le temps d’écran à un moment donné a un impact sur les performances futures. Par contre, la différence est en fait minime. Les écarts de développement qui peuvent être expliqués par la variable temps d’écran sont en réalité bien plus faibles que ce que l’on pensait. Cette relation négative ne signifie pas que les enfants surexposés vont perdre des compétences cognitives ou vont développer un trouble du langage. Cela signifie que la surexposition aux écrans va décaler, retarder, l’acquisition de certaines compétences cognitives et motrices. Ensuite, cette relation négative ne signifie pas que regarder les écrans entraine directement de moins bonnes compétences cognitives. Il y a en fait un élément intermédiaire : la quantité d’activités importantes pour le développement. Les enfants qui regardent plus d’écrans ont moins d’activité d’éveil, moins d’activités importantes pour le développement cognitif que les enfants qui en regardent moins.

3. Voici quelques conseils de mise en pratique pour encadrer au mieux la consommation d’écrans à la maison :

Fixez des limites et utilisez mieux les temps d’écrans :
- Fixer des limites dès le plus jeune âge, définir un temps d’écran.
- Proposer des alternatives, être présent pour faire des activités avec son enfant.
- Autoriser le vide et l’ennui.
- Appliquer un contrôle parental.
- Pas d’écran le matin ni avant le coucher.
- Toujours choisir des programmes/des jeux adaptés !
- Favoriser les jeux de manipulation, de découverte ou le sport.
- Il n’est jamais trop tard pour fixer des limites et la diminution des écrans annule ses effets négatifs. La diminution est juste plus dure à accepter par l’enfant. Il faut y aller progresssivement.
- Se rappeler qu’un enfant se développe par mimétisme et que l’exemple qu’on lui donne est ce qu’il aura tendance à reproduire, dire à un enfant de lire un livre quand on joue sur le téléphone n’est pas efficace. Il faut montrer l’exemple.
- Avoir un œil sur ce que fait l’enfant : ce à quoi il joue ou ce qu’il regarde.
- On discute de ce qu’il a vu ou fait pour engager l’attention et la compréhension.
- L’écran doit avoir un but, on ne regarde pas « la télé » on regarde un programme en particulier.
- L’écran est éteint après l’activité (jeu, film…) on ne continue pas par défaut.
- Des temps sans écrans : matin, repas, coucher et nuit…
- Des pièces sans écrans : chambre, cuisine…
- On ne laisse pas un écran allumé en fond.
- On se questionne sur les programmes qu’on regarde (infos, film, dessins animés…) et qu’on laisse regarder à ses enfants.
- On se questionne sur pourquoi on laisse son enfant devant un écran (lui faire plaisir, avoir un moment de calme, l’éduquer…).
- Remplacer le temps d’écran par des activités qui vont stimuler un enfant.
Prendre plus de temps pour discuter et nourrir le langage est primordial !
A la maison comme à l’école, le débat ne doit donc pas se cantonner à être pour ou contre le numérique. L’écran est un support, comme un cahier ou une ardoise. Ce qui est important, c’est l’usage qu’on en fait, et le contenu des logiciels et des applications qu’on utilise.